Statut de l’artiste : le ministre de la Culture et les acteurs culturels expriment leur satisfaction

La décision du président de la République d’adopter, le mercredi 12 août 2020, en Conseil des ministres, le projet de loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture a été saluée à sa juste valeur par le ministre de la Culture et les acteurs du secteur. Cette disposition juridique permettra aux artistes de bénéficier de la protection sociale, de la réglementation de leur emploi, de la rémunération de leur prestation conformément au Code du travail…

C’est une grande étape qui a été franchie avec l’adoption, le mercredi 12 août 2020, en Conseil des ministres, du projet de loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture par le chef de l’État. Depuis 2013, le ministère de la Culture et de la Communication a mis en place un comité restreint pour réfléchir sur un cadre juridique instituant un projet de loi portant sur le statut de l’artiste. Cet instrument, une fois finalisé, va permettre de mieux prendre en compte les besoins des artistes et des professionnels de la culture, notamment en  termes de protection sociale, d’éducation et de formation artistique, d’emploi et des conditions de travail, de reconnaissance de l’artiste et du professionnel de la culture. C’est également une occasion pour fixer la rémunération de la prestation des artistes, conformément au Code du travail, et de faciliter l’accès au financement. Cette loi est un remède aux problèmes auxquels les acteurs du secteur sont aujourd’hui confrontés.

Le ministre de la Culture et de la Communication s’est félicité de cette décision du président de la République, qui «a encore exprimé toute sa sollicitude et sa considération à l’endroit de la communauté artistique en faisant adopter le projet de loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la Culture». Selon Abdoulaye Diop, en ordonnant sa finalisation, le président de la République a rendu possible le parachèvement d’un processus attendu depuis plus d’une décennie par toute la communauté artistique. «Le Sénégal s’apprête ainsi à faire entrer dans sa législation des mesures phares pour la réglementation de l’emploi, des conditions de travail et de vie des artistes, marquant ainsi une rupture définitive avec l’informel qui plombe si lourdement le développement du secteur et l’épanouissement du monde culturel», a-t-il informé dans un communiqué.

Structuration du secteur

Cette loi, fruit d’un travail inclusif et participatif ayant mobilisé toutes les parties prenantes fortement engagées, poursuit Abdoulaye Diop, «vient ainsi remédier à la faible structuration d’un secteur qui a, jusqu’ici, souffert de l’absence de statut permettant aux artistes et autres professionnels de la culture de jouir des bénéfices et avantages que le Code du travail octroie à la quasi-totalité des autres catégories de métier en matière de prestations sociales, de protection contre les risques ou de droit à la santé, entre autres».

Du côté des acteurs, l’on salue aussi la décision du chef de l’État. «C’est une très bonne chose. Nous nous en félicitations amplement et à sa juste valeur. Une nouvelle étape vient d’être atteinte sur un processus encore long mais dont nous espérons que la suite sera poursuivie et proposée à l’Assemblée nationale. Le fait d’adopter cette loi nous réconforte encore sur notre position de rappeler au président de la République ainsi qu’à tout le gouvernement que ce que nous faisons, au-delà du côté festif et éducatif, c’est du travail comme le stipule la loi», avance Moustapha Ndiaye, secrétaire général de l’Association des managers d’artistes (Amaa).

Wagane Guèye, commissaire d’exposition, déclare avoir reçu cette nouvelle avec une réelle satisfaction et félicite tous ceux qui se sont battus depuis plus d’une décennie pour arriver à cet acquis. «Je félicite aussi les autorités politiques qui sont en train d’acter ce processus somme toute logique de formalisation d’un secteur dynamique qui a l’âge de la Nation sénégalaise. Mais ce n’est qu’une bataille remportée, c’est un impératif de résorber ce gap, de reconnaissance et de formalisation d’un secteur porteur de sens, de valeurs et d’une forte économie. Je suis utopique, mais j’espère fermement à la suite favorable de la finalisation de ce processus», a-t-il poursuivi.

L’acteur culturel et producteur de spectacles, Guissé Pène, abonde dans le même sens. Selon lui, «c’est une grande satisfaction» de voir enfin aboutir l’adoption de la loi sur le statut de l’artiste après plus de 20 ans de combat. «Avec ce statut, nous sortons de l’informel dans lequel nous étions confinés. C’est le lieu de remercier le président de la République, et son gouvernement, qui, après la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins, confirme son attachement à l’émergence du secteur culturel. Merci aussi aux organisations professionnelles de tout le secteur de la culture et aux personnes ressources qui ont travaillé, écrit et réécrit cette loi pour l’adopter à son contexte», explique-t-il. Néanmoins, ajoute Guissé Pène, il reste à définir les critères de reconnaissance de l’artiste et éviter une confusion dans la fonction d’artiste.

Ibrahima BA

Lesoleil.sn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *